Face à une loi jugée rétrograde sur les pesticides, près de deux millions de citoyens s’expriment. Une mobilisation massive qui interroge : à quel moment cette parole populaire devient-elle politiquement incontournable ?
Cet été, on prend le temps de s'exprimer sur la loi Duplomb
Histoire de parler d'autre chose, évoquons un sujet d'actualité, la loi Duplomb et sa pétition qui fait grand bruit.
En tant qu'hébergeur Web qui tente de réduire son impact sur l'environnement, et met en avant la biodiversité, cette loi semble aller à contre sens de l'histoire.
Cependant, comprennons les agriculteurs à qui on ne propose pas vraiment d'alternative. Entendons tout le monde et la solution viable environnementale devrait pouvoir se dégager.
En attendant, les citoyens s'exprimsent et comment se test démocratique va être interprété ?
Pétition contre la loi Duplomb : voyons ce que la démocratie nous offre ?
Alors que la pétition contre la loi Duplomb va bientot dépasser les 2 millions de signatures, une question fondamentale se pose : à quel moment la voix citoyenne pèsera réellement dans les décisions politiques ?
Si je ne suis pas favorable à cette loi, c’est moins par dogmatisme que par conviction qu’il nous faut ouvrir un autre débat, plus essentiel : comment trouver une alternative viable aux pesticides, produire sans abîmer la nature, tout en assurant notre souveraineté alimentaire ?
Une loi aux effets controversés
La loi Duplomb, récemment adoptée, vise à alléger certaines restrictions concernant l’usage des pesticides dans les zones agricoles, en particulier celles proches des habitations.
Selon ses défenseurs, il s'agit d’un compromis nécessaire pour garantir la productivité agricole et protéger la compétitivité des exploitations françaises.
Pour ses détracteurs, c’est une régression écologique, un recul en matière de santé publique et une réponse sans ambition face aux enjeux environnementaux.
Mais au-delà du fond du texte, c’est la forme que prend le débat public qui mérite notre attention.
Deux millions de signatures : et après ?
Deux millions de citoyens vont pris le temps de s’informer, de lire, de cliquer et de signer. Ce chiffre rend visible la voix du peuple : c’est une expression politique, une prise de parole populaire à laquelle il est de plus en plus difficile de tourner le dos.
Attaché à la parole et au débat, il semble que cette pétition est le moyen parfait pour tester la prise en compte d'une parole citoyenne et d'ouvrir le débat. Alors quand une "expérience démocratique" réunit deux millions de voix, pourquoi ne pas en tirer des conclusions ?
Il est intéressant de voir comment sera entendu une expression libre. La démocratie ne peut pas se réduire à un vote tous les cinq ans.
Quand un peuple s’exprime massivement sur un sujet précis, il doit être entendu, et pas seulement toléré. Si une telle pétition n’aboutit à aucune forme de réponse politique ou institutionnelle, quel message envoie-t-on ? Que les mobilisations citoyennes sont symboliques ? Que la démocratie participative est décorative ?
Combien de signataire sont nécessaires pour qu'une expérience démocratique soit prise en compte.
Avec 1 million, le débat s'ouvre dans le monde politique.
A 2 million, il y a une considération plus forte, et sans doute une prise de conscience éléctorale pour ceux qui étudient une prochaine éléction.
Après 3 ou 4 million, il va y avoir des prises de position plus forte et sans doute des dogmes qui vont changer
C’est ici que le débat doit évoluer.
Ce n’est plus seulement une question de pesticides ou de normes agricoles. C’est une question de légitimité du peuple à influencer le cours des décisions qui le concernent.
Peut-on encore parler de démocratie si une parole ou une expression de plusieurs millions de concitoyen clairement exprimée reste sans suite ?